Lo mètge de Cucunhan (Le médecin de Cugcugnan)

C’est le titre d’une farcejada (comédie) écrite par Max Rouquette en 1942, inspirée d’un conte de Roumanille. L’auteur est alors médecin de campagne à Aniane. J’ai trouvé le texte grâce à une publication du CIRDOC. J’ai pu le lire sans trop de difficulté, avec toutefois le dictionnaire occitan / français de Christian Laux à portée de main.

A Cucugnan le médecin n’a pas une clientèle très fournie. Aussi il va organiser une mise en scène devant le cimetière du village en annonçant qu’il va ressusciter des morts. La scène se passe à l’entrée de ce cimetière symbolisée par un rideau.

Il y a huit personnages Le premier est lo vièlh, un homme en fin de vie. Il évoque constamment la picòta (la petite vérole). Arrive lo cridaire, muni d’une pelle, d’un pic et d’une corde. Il a annoncé l’affaire par une publication dans le village. On compte lo cònse (le maire), Sinil, jeune veuve qui aime être consolée, Limfre qui aime la bonne chère, Sarapiat, près de ses sous, Catarina, la commère de service. Le docteur entre en scène le dernier après que des dialogues entre les premiers rendus aient éclairé le spectateur sur la nature de la prestation attendue.

Eh bien, ce ne sera pas simple. D’abord parce que dans l’état actuel de la science le médecin ne peut ressusciter que des morts récents. Ensuite parce qu’il appartient à chacun des participants celui qu’il souhaite voir revenir en vie.

C’est savoureux, on fait le tour des possibles mais on voit bien que cela pose des problèmes à tous ! Des veufs ont refait leur vie, des questions d’héritage entrent en jeu… Lo mètge s’absente pour permettre qu’une décision soit prise. Ce sera sans résultat. Au fond les morts sont bien là où ils sont !

Le docteur revient avec un bouquet de fleurs dont héritera la jeune veuve qui en sera émoustillée. S’il est capable de ressusciter des morts le médecin doit bien être capable de soigner les vivants. Chacun fait état de sa maladie et prend rendez-vous pour une consultation.