Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens

On connait la célèbre phrase qui aurait été prononcée par Arnaud Amaury, légat du Pape, lors du Sac de hBéziers le 22 juillet 1209. En bien un peu plus de huit cents ans plus tard Ménard, le maire de la ville, se place dans le même registre ! Il n’y a pas d’une part les terroristes qui se réclament de l’islam et d’autre part les musulmans qui dans leur masse n’ont rien à voir avec ceux-là.

On avait déjà vu une affiche municipale qui déjà mettait de l’huile sur le feu. Il y a récidive avec le discours tenu le 1^er novembre devant la cathédrale à la sortie de la messe de Toussaint. Ce sont des propos incendiaires qui ont été tenus et dont des extraits sont rapportés par le Journal du Biterrois qui a succédé au Journal de Béziers et qui est de même facture.

Ce n’est pas un outil d’information au service de l’agglo mais l’instrument de propagande d’une idéologie, celle de l’extrême droite au demeurant voisine de celle de la droite classique.  Nous voilà prévenus, nous sommes soumis à un amalgame qui fait rentrer dans le même moule tout ce qui de près ou de loin n’est pas explicitement catholique.

Lors de la Croisade des Albigeois les Biterrois entendaient exprimer leur solidarité avec leurs concitoyens qui ne partageaient pas la même foi qu’eux. Nous ne sommes pas dans cette tradition de tolérance et la violence du discours de Ménard est à rapprocher de celle d’Arnaud Amaury ou de Simon de Montfort qui commandait l’armée des Croisés !

Les actes terroristes mettent en danger n’importe lequel d’entre nous, quelle que soit son origine ou sa religion. La question demande une autre analyse que de souffler sur les braises en évacuant ce qui les produit. C’est un discours dangereux qui a été tenu. Il dresse des gens les uns contre les autres et aggrave l’insécurité qui nous menace tous.

C’est d’autres sentiments qu’il faut développer que ceux d’une haine dont on ne mesure pas les conséquences. Il y va de notre sécurité et nous refusons de rallier la croisade actuelle que prêche cet inquisiteur des temps modernes. Nous ne sommes plus au Moyen Age et nous n’entendons pas mettre une croix rouge sur notre habit.

Oui il faut combattre le terrorisme et dénoncer tout ce qui le nourrit mais ce n’est pas ce qui est contenu dans le discours tenu sur le parvis de la cathédrale Saint-Nazaire ce 1^er novembre 2020.