La thèse de Gérard Bouladou suite

Fausse carte d’identité au nom d’Henri Prades

Un instituteur communiste de Montpellier que j’ai connu

La thèse est copieuse et on se perd dans le dédale de la documentation rassemblée. Je vais en extraire quelques éléments qui m’ont marqué. Suite à l’occupation de l’Afrique du Nord par les troupes anglo-américaines, les Allemands vont envahir la zone libre de la France en novembre 1942

A Béziers un premier train allemand entre en gare le 11 novembre à 23 h 45. Il est composé de 3 wagons de troupes et de 7 wagons de matériel. Il vient de l’ouest. Il sera suivi d’autres trains, de la Wehrmacht  au total dix. Le cantonnement de 1200 soldats est organisé dans la ville au soir du 12..

Le 12 une escadrille de onze bombardiers et des avions isolés survolent Béziers. Le 13 d’autres troupes arrivent par la route provoquant l’émotion de la population. L’Etat-Major s’installe à l’hôtel Moderne. Le groupe local « Collaboration » souhaite la bienvenue aux envahisseurs. Des banderoles citant une phrase de Laval sur l’Europe et faisant état de l’aide ainsi apportée aux prisonniers sont déployées.

De Lattre de Tassigny commandant la 16 Région militaire de l’armée d’armistice tente de passer dans la clandestinité. J’ai le souvenir d’avoir participé en 1963 à l’inauguration d’une plaque à Saint-Pons-de-Thomières où il avait fait escale. Finalement il se rend à un officier de gendarmerie et est condamné à dix ans de prison. Il s’évadera et rejoindra les forces de la France Libre. Le 27 novembre la flotte se saborde à Toulon.

La Résistance se structure et on assiste à la fusion de diverses composantes pour former le MUR (Mouvement Unifié de la Résistance). L’objectif est double : lutter contre l’Occupant et mener le combat politique contre le régime de Vichy et du maréchal Pétain. Sur le premier point il accueille des officiers de l’armée d’armistice dissoute.

La thèse de Bouladou fourmille d’anecdotes. Ainsi j’ai lu que pour les rassemblements patriotiques auxquels la population est appelée le 11 novembre 43, dans le Biterrois on a confectionné des Croix de Lorraine avec des fleurs, accompagnées d’un vers de La Marseillaise « Nous aurons le sublime honneur de les venger ou de les suivre ». C’est le cas à Saint-Chinian, Cessenon, Cébazan, Cruzy. A Loupian des inscriptions sont visibles portant « Laval au poteau ».et « Kollaborateurs de Loupian attention »

Nous sommes au temps du STO et il faut nourrir et encadrer les réfractaires. L’épisode du combat de Douch est évoqué avec la bataille que livre le maquis Bir-Hakeim au cours duquel huit Allemands et deux maquisards sont tués et deux autres faits prisonniers et fusillés. Le maquis Grandel, qui occupe une maison forestière au-dessus de Prémian change constamment de cantonnement. La question des parachutages est l’objet d’informations sur le sort qu’ils ont connu.

Est signalée l’arrestation par la Gestapo le 20 juillet 1943 de René Devic, enseignant qui a débuté sa carrière comme instituteur à Saint-Chinian et qui est devenu professeur. Il est mort à Dora en janvier 44. C’était le père de Georges Devic, professeur d’allemand au collège Paul Riquet de Béziers