Un Premier mai différent

Il ressemblait davantage à l’un des douze rassemblements que nous avons connus à Béziers contre la réforme que veut Macron et son gouvernement qu’à un Premier mai tel que nous en avons connus dans le passé. Il était différent, par le nombre, l’unité syndicale et le tonus des manifestants.

Il y avait quand même les traditionnelles tables où l’on vend du muguet. L’une devant l’entrée de la Bourse du Travail, une autre dans la rue Anatole France et une troisième pas très loin, sur une des artères par où on rejoint le lieu de rendez-vous.

Les Gilets Jaunes ont confectionné de nombreuses pancartes qui reprennent les slogans qu’ils ont retenus. Ah, nous apprenons qu’ils sont en deuil, l’un des leurs, nous avons retenus son prénom, Christophe, est décédé ces jours-ci.

Comme à l’accoutumée, on voit quelques drapeaux des partis politiques : PS, PCF, LFI. Il y a un ancien ministre qui se mêle aux manifestants. La banderole de tête est toujours d’actualité. Un espace est ménagé entre elle et le camion sono pour l’intervention des représentants syndicaux.

Se succèdent Julien Rader de la CGT, Christophe Benoît de la FSU, Françoise Lebris de Solidaires et Carole Tarbouriech de la CFDT. Celle-ci n’ayant pas eu le temps de préparer son allocution nous interprète une bout d’une chanson empruntée au répertoire des Gilets  Jaunes.  

Ah, ce doit être assez rare en France ici à Béziers nous avons droit à une déclaration du Mouvement de la Paix. C’est tout à fait opportun vu le contexte que nous connaissons. Elle est lue d’une manière assurée et agréable à entendre par Bernard Roustan. Il nous a semblé qu’elle avait été écoutée avec attention.

Le défilé va démarrer. Nous avons choisi quelques photos pour illustrer notre propos. Nous n’avons pas su de qui se réclamait ce manifestant avec sa référence à un nommé Saint Klauss. Nous avons soupçonné le maitre de ce chien d’être engagé dans les Gilets Jaunes. C’est que celui-ci a une couronne de cette couleur ! Oui, on ne va pas manquer de vous faire connaître la ribambelle des panneaux alignés à l’arrière du camion sono. En vis-à vis c’est la banderole de tête.

Ah non, nous ne pouvons pas faire état d’un concert de casseroles, un solo plutôt, au mieux un duo, nous n’en guère vu de ces ustensiles habituellement aux mains de terroristes patentés ! Cela n’empêche pas cet autre de dénoncer la cuisine qui mijote du côté du conseil constitutionnel. C’est qu’il ne manque pas de casseroles avec celles qui sont accrochées aux basques de nos dirigeants.

Oui, on philosophe volontiers au cours de ce 1^er mai. En témoigne cette pancarte que tenait l’un de ces penseurs. Elle est assez éloquente en soulignant les contradictions dans des termes juxtaposés.

Cette jeune femme a coiffé une balise telle qu’on en voit sur les routes et tient dans ses mains un petit carton dont la décence ne nous permet pas d’exploiter ce qu’elle développe, nous indiquons seulement qu’après 64 il y a d’autres nombres et qu’elle envisage la suite !

Cette inscription d’un préretraité est assez sibylline. Par contre la banderole que Raymond, un collègue qui a exercé à Sérignan, m’a demandé de prendre en photo est plus explicite. Il s’agit de celle de l’Association Contre le Harcèlement Moral. On connait les circonstances de sa création avec le drame qui en a été le fondement.

Le défilé a dû suivre un long circuit. Ah, récompense, le parti communiste avait prévu une paella à la Barthe.